par Nina » Août 11th, 2014, 7:18 am
(Un signe 4 pas innocent durant sa campagne électorale. LE SIGNE DES SOUTIENS DE MORSI, ex-président Egyptien et "frère musulman".)
Comme l’Occident est nul dès qu’il s’agit d’évaluer les dégâts de l’islam conquérant, il a inventé pour Erdogan le terme d’ « islamiste modéré ».
C’est tellement inepte que tout le monde marche dans la combine. Jusqu’aux géo-politologues chevronnés ou décrits comme tels. Exemple Alexandre Adler.
Peut-on être « assassin modéré » ? « Fasciste modéré » ? J’ai des doutes.
Imam par volonté parentale mais footballeur frustré, Recep a surfé sur deux cordes sensibles du peuple Turc : Nationalisme et islam. « Passionné de football, le jeune Erdoğan n'avoue pas à son père son amour pour ce sport, et cache ses crampons dans un sac de charbon. « A quand le film ? «
C’est au cours d’une tournée électorale qu’il lâche le morceau qui le sacrera : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ». Ce n’est pas de lui mais ça marche.
Peu à peu, conquérant d’abord la Mairie d’Istanbul et à la tête de son parti AKP –Justice et développement- le voilà tout en haut de l’affiche.
Peu à peu, il mettra à terre tous les fondements de la Turquie laïque et moderne d’Ataturk. Désormais, les femmes peuvent porter le voilà à l’Université. La femme d’Erdogan elle-même voilée est l’égérie de la famille turque pieuse d’aujourd’hui.
Bon stratège, Erdogan fait le ménage d’abord dans l’armée. Il fait mettre en prison des généraux un peu trop « sionistes friendly ». Il en met d’autres à la retraite et encadre l’armée turque par de nouveaux soldats respectant le Ramadan, chose inconcevable avant l’ère Erdogan.
Il fait aussi le ménage chez les juges. Il est en effet recommandé de prendre en compte les plaintes des adhérents de l’AKP qui se sentent victimes d’une discrimination pour observance trop prononcée de l’islam.
Erdogan se positionne aussi en champion anti-corruption. Le Eliot Ness d’Ankara en fait des tonnes mais n’oublie pas de prendre sa part tout comme son fils.
Malgré la diffusion d’un document audio dans laquelle Erdogan recommandait à son fils de se débarrasser des millions en liquide planqués chez lui avant la venue de la police, il a réussi à être ré-élu.
Malgré les morts lors des manifestations de la place Taksim, il a gardé la confiance d’une majorité de Turcs et s’est fait élire hier avec 56 % des voix.
Comment est-ce possible ? Qui a pu financer cet homme dans les années 90 pour qu’il devienne l’homme le plus puissant de Turquie ?
Il ne faut pas regarder bien loin. Le contrat entre Erdogan et certains pays du Golfe qui ne supportaient pas le système de laïcité en place, ont largement contribué à faire de ce « pauvre imam» de formation, l’homme fort de la Turquie.
Comme un ciment nécessaire à toute prise, Erdogan s’est largement servi de la cause palestinienne pour plaire et complaire à la ligue arabe, aux Iraniens, bref à tous les pays musulmans de la planète.
Ça vous pose un candidat d’emblée.
Si malgré les casseroles de corruption il arrive à se faire élire largement, le Qatar n’est pas loin.
Le Qatar, qui commence singulièrement à empoisonner les dictatures islamiques du Golfe, a lui aussi besoin d’Erdogan. L’échange de bons procédés, argent contre pouvoir ne pouvait que hisser le Furher Ottoman au rang de Président.
C’est précisément cette alliance qui va mettre le feu aux poudres. Le Qatar aidera tous les pays entourant Israel. C’est devenu en fait son seul plan politique. Son rôle dans l’actuel conflit entre le Hamas et l’état juif le prouve. C’est à nouveau le Qatar qui est le plus radical dans les négociations au Caire. La Turquie, Erdogan, le lui doit désormais.
Le Qatar ne serait même pas contre un conflit ouvert entre Israel et la Turquie et ne cesse pour cela de donner des gages financiers à Erdogan.
Le taux de croissance étant nettement en baisse, il est pratiquement certain que l’Ottoman ira chercher de quoi renflouer ses caisses au Qatar et en Iran pour faire taire les prochaines contestations populaires.
C’est ainsi que va le Moyen-Orient. Les petits pactes entre amis se font toujours sur l’ennemi commun : Israël.
Toutefois, beaucoup en Occident commencent à en avoir assez du Qatar. Son jeu de Monopoly dans toute l’Europe agace manifestement de plus en plus de monde.
Les voisins du Golfe ne verraient pas d’un mauvais œil un gros séisme ou quelques petits missiles tomber sur le Qatar.
Ca calmerait la Turquie qui s’islamise de plus en plus. Erdogan a du prévoir ce petit embarras du côté du côté Qatari et s’est empressé de donner des preuves d'aides militaires à son mécène pour le rassurer.
Bah ! L’EIIL n’est pas très loin…