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La construction d’un pays, la Grèce (1831-1922) – 3/3

 

En 1911, quelque cinquante amendements constitutionnels sont élaborés. Afin de remettre de l’ordre au Parlement, le nombre de députés est fortement réduit. Réforme agraire, réforme de l’enseignement, réforme dans le recrutement des fonctionnaires, réformes sociales (modestes certes), réformes fiscales. Je passe sur le contenu de ces réformes qui modernisent et revitalisent la Grèce.

(En aparté. A propos de Venizélos, je me souviens que lors de mes premiers voyages en Grèce, on pouvait acheter sur les présentoirs, dans les magasins pour touristes, des cartes postales photographiques d’excellente qualité montrant Venizélos. Je les ai conservées dans mes dossiers.)

Venizélos bénéficie du soutien des milieux d’affaires et par ailleurs il élargit sa base électorale, notamment grâce à cette classe ouvrière naissante. Ses réformes (en rien radicales) permettent de neutraliser le développement de puissants mouvements socialistes et agraires apparus dans d’autres pays des Balkans. Il s’occupe personnellement du ministère des Armées et de celui de la Marine, respectivement assistés par une mission française et une mission britannique. L’excédent budgétaire, après des années de déficit, permet la modernisation des forces armées. Venizélos insuffle un nouveau dynamisme à la vie publique et au peuple grec, un peuple déprimé. Il est d’une certaine manière le père de la Grèce moderne dans la mesure où il a su donner à ce peuple dispersé et à la recherche de lui-même, après des siècles d’occupation ottomane, le sens de l’unité nationale.

 

Venizélos (1864-1936)

 

Aux élections de mars 1912, il remporte 146 sièges au Parlement sur 181 sièges. La politique intérieure grecque est revitalisée amis le contexte international est de plus en plus tendu. Les promesses des Jeunes-Turcs d’accorder l’égalité à toutes les minorités de l’Empire ottoman tourne à l’ottomanisation de ses sujets. La question macédonienne revient sur le devant de la scène, activée par l’émergence d’un mouvement national albanais. Les Italiens désireux de se constituer eux aussi un empire colonial se heurtent aux Ottomans en Libye, en 1911. Les États slaves des Balkans (Serbie, Bulgarie et Monténégro) mettent à profit les faiblesses de l’Empire ottoman. Venizélos ne peut les suivre car contrairement à ces trois peuples, les « unredeemed Greeks » sont dispersés dans tout le Proche-Orient et, de ce fait, ils se trouvent plus à la merci de représailles ottomanes. Mais en adoptant cette attitude, la Grèce risque de négliger ses intérêts en Macédoine.

Au printemps 1912, et en dépit d’intérêts divergents, des traités sont passés entre la Serbie et la Bulgarie, entre la Grèce et la Bulgarie, et, en juin 1913, entre la Serbie et la Grèce. Une fois encore, les Grandes Puissances font savoir (au cours de l’été 1912) qu’elles ne toléreront aucun changement de frontières. Néanmoins, le 18 octobre 1912, la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et le Monténégro déclarent la guerre à l’Empire ottoman. Leurs armées remportent des victoires rapides et spectaculaires. En novembre 1912, les Grecs sont à Salonique. Ils précèdent de quelques heures les Bulgares qui revendiquent ce port, le plus important du nord de la mer Égée. La marine grecque établit sans tarder sa supériorité dans la mer Égée. Elle libère les îles de Chios, Méthylène et Samos. Les îles du Dodécanèse ont été occupées par les Italiens quelques mois auparavant afin de forcer les Ottomans à se retirer de Libye. Cet important groupe d’îles ne reviendra à la Grèce qu’en 1947. En février 1913, les Grecs s’emparent de la capitale de l’Épire, Ioannina. Les Ottomans reconnaissent les gains de ces pays coalisés par le traité de Londres, en mai 1913.

Les coalisés partagent une même animosité envers l’Empire ottoman, ils n’en restent pas moins rivaux sur la question macédonienne. En juin 1913, la Grèce et la Serbie signent un traité selon lequel elles se partagent la Macédoine sans inclure la Bulgarie. Dépitée, cette dernière attaque la Grèce et la Serbie. La Roumanie qui s’était tenue à l’écart de la première guerre des Balkans attaque la Bulgarie. Cette deuxième guerre des Balkans est de courte durée. La Bulgarie doit négocier. Le traité de Bucarest (août 1913) lui est très défavorable. Elle conserve néanmoins une ouverture sur la mer Égée dans la région de ce qui est aujourd’hui Alexandroupolis. La souveraineté grecque sur la Crète est pleinement reconnue mais sa volonté d’annexer le nord de l’Épire (où la population grecque est nombreuse) est contrariée, cette région étant incorporée à l’Albanie. La Grèce a néanmoins augmenté son territoire de 70 % et sa population est passée de 2 800 000 habitants à 4 800 000 habitants, des habitants qui ne sont pas tous grecs, loin s’en faut, avec les Juifs de Salonique qui regardent les Grecs comme de dangereux concurrents pour le contrôle du commerce dans cette métropole. Outre les Juifs, des Slaves, des Musulmans (essentiellement des Turcs) et des Valaques. L’intégration de ces populations va être compliquée par la Première Guerre mondiale.

 

 

1913, sous l’impulsion de Venizélos, la Grèce est devenue une puissance régionale. Le roi Georges Ier est assassiné. Son fils lui succède sous le nom de Constantin Ier. Le consensus (chose exceptionnelle chez les Grecs) établi par Venizélos entre 1910 et les guerres des Balkans est rompu pour cause de tension entre Venizélos et Constantin Ier au sujet de l’attitude à adopter au cours de la Première Guerre mondiale. Venizélos est un partisan inconditionnel d’une alliance avec la Triple-Entente qu’il pressent comme le vainqueur qui répondra favorablement à ses demandes territoriales. Par ses alliances familiales, Constantin Ier (il est marié à la sœur du Kaiser Wilhelm II) penche plutôt pour la Triple-Alliance (ou Triplice). Mais averti de la vulnérabilité de la Grèce à la puissance maritime britannique, il opte pour la neutralité.

Dès le début des hostilités, Venizélos veut engager son pays dans la guerre. Mais les Britanniques déclinent son offre car ils espèrent maintenir les Ottomans et les Bulgares dans la neutralité. Accepter la proposition de la Grèce, ennemi des uns et des autres, reviendrait en effet à précipiter ces deux pays vers la Triplice. En novembre 1914, l’Empire ottoman se range aux côtés de la Triplice, ce qui précipite l’annexion de Chypre par les Britanniques. L’importance stratégique de la Bulgarie se voit confirmée. En janvier 1915, les Britanniques proposent à la Grèce de céder à la Bulgarie Kavala, Drama et Serrès en Macédoine et en Thrace, récemment acquis, en échange de l’Épire du Nord (devenue albanaise) et (promesse plus vague) d’importantes concessions territoriales sur la côte d’Asie Mineure où vivent de nombreux Grecs. Cette promesse est d’autant plus vague que les Britanniques veulent ménager l’Italie qui reluque des territoires dans cette région. Venizélos est prêt à accepter ces propositions. Le roi et ses conseillers veulent plus d’assurances avant de céder des territoires si récemment acquis. La campagne des Dardanelles vient compliquer une affaire déjà bien compliquée. Venizélos désire engager son pays. Après avoir donner son accord, le roi se rétracte, influencé par son chef d’état-major, le général Ioánnis Metáxas (Ιωάννης Μεταξάς) qui redoute que la Bulgarie ne tire avantage de l’engagement grec. La volte-face du roi amène Venizélos à démissionner le 6 mars 1915, ce qui conduit à la formation de deux gouvernements rivaux.

Les élections de juin 1915 sont franchement favorables à Venizélos, ce qui l’incite à activer sa politique pro-Triple-Entente. Lorsqu’il reprend ses fonctions, Venizélos se retrouve toutefois embarqué bien malgré lui dans une coalition avec le roi, ce qui a pour effet de limiter sa capacité de décision. En septembre 1915, la Bulgarie qui s’est rangée du côté de la Triplice attaque la Serbie. Venizélos engage Britanniques et Français à envoyer un corps expéditionnaire à Salonique afin d’aider les Serbes ; mais le roi s’y oppose et pour la deuxième fois Venizélos doit démissionner de son poste de Premier ministre. Le fossé entre le roi et son Premier ministre ne cesse de se creuser. Alors que la politique de Venizélos est toujours plus identifiée à la poursuite de la « Grande Idée », celle du roi se limite à « a small but honourable Greece », soit une Grèce qui se soucie de consolider son implantation dans les territoires nouvellement acquis avant de s’engager dans des aventures jugées hasardeuses. Par ailleurs, les partisans du roi redoutent la volonté réformatrice de Venizélos, volonté appliquée à l’économique et au social.

 

 

La détérioration des relations entre le roi et son Premier ministre est parallèle à la détérioration des relations entre la Triple-Entente et la monarchie grecque.

Le front de Salonique est stabilisé en octobre 1915 par les troupes franco-britanniques. La Grèce reste neutre, même lorsque la Triple-Entente occupe Corfou en janvier 1916 afin d’aménager un refuge à l’armée serbe qui bat en retraite à travers l’Albanie. Mais le gouvernement d’Athènes refuse à cette armée le passage à travers la Grèce, soit de Corfou à Salonique, dans le but de reconstituer un front ; et il livre aux Bulgares un point stratégique : le fort Rupel, en Macédoine.

En août 1916, à Salonique, des officiers pro-Vénizélos appuyés par la National Defence Organisation (Εθνική Άμυνα), une organisation pro-Triple-Entente, sont à l’origine d’un coup d’État contre le gouvernement royal. Quelques semaines plus tard, Venizélos quitte Athènes pour sa terre natale, la Crète, d’où il repart pour les îles de la mer Égée récemment libérées puis Salonique, une ville franchement pro-Venizélos. Venizélos consomme la rupture avec le roi en établissant un gouvernement provisoire qui reçoit la bénédiction de la Triple-Entente qui se garde toutefois de le reconnaître officiellement dans la crainte de provoquer une guerre civile. En décembre 1916, des forces franco-britanniques débarquent au Pirée afin d’assurer la neutralité des régions fidèles à la Couronne. Mais les troupes grecques répliquent et les forces débarquées rembarquent tandis qu’une vaste purge est opérée contre les partisans de Venizélos – rien à voir avec les purges staliniennes, ces purges consistent en limogeages, mises à la retraite, exil vers l’étranger, etc. Irritée, la Triple-Entente reconnaît officiellement le gouvernement provisoire de Venizélos, exige des réparations, établit un sévère blocus sur les régions fidèles à la couronne. En juin 1917, la Triple-Entente fait monter la pression et exige le départ de Constantin Ier prétextant qu’il a violé son serment envers la Constitution – il est vrai que les rapports entre le souverain et la Constitution sont alors plutôt mal définis ce qui permet à ce dernier d’en prendre à son aise. Constantin Ier quitte discrètement le pays sans abdiquer et cède la place à son fils cadet, Alexandre. Venizélos est confirmé dans ses pouvoirs mais la Grèce n’en reste pas moins divisée. L’un de ses premiers actes est de reconstituer le Parlement de juin 1915 (où il avait obtenu une large majorité) en déclarant que l’élection de décembre 1915 avait été frauduleuse. La manœuvre est très favorable à Venizélos. Une purge anti-royaliste est organisée, principalement dans l’armée, en réponse à celle qu’avaient organisée peu avant les royalistes contre les venizélistes.

Venizélos fait déployer neuf divisions sur le front de Macédoine, une force qui prend part à l’offensive de septembre 1918 qui précipite l’effondrement de la Triplice et l’armistice du 11 novembre 1918. Par ailleurs, Venizélos envoie deux divisions afin de soutenir l’effort allié contre les Bolcheviques. La révolution d’Octobre 1917 a non seulement fait sortir la Russie de la Triple-Entente, elle a éliminé la seule rivale de la Grèce quant à la question orthodoxe dans la région. Autre raison de l’engagement grec : la présence d’importantes minorités grecques en Russie méridionale et dans le Pont-Euxin (rivage méridional de la mer Noire), soit quelque six cent mille Grecs.

 

 

A la conférence de Paris, Venizélos cherche à retirer le maximum de bénéfices pour son pays. Son objectif ultime est de rattacher la ville de Smyrne (une ville qui compte plus de Grecs qu’Athènes) et son hinterland à la Grèce. La Grèce de Venizélos cherche également à faire établir un contrôle international sur Constantinople ainsi qu’à s’approprier l’ouest et l’est de la Thrace, jusqu’aux abords de Constantinople. Si ses demandes sont acceptées, Venizélos laisse entendre qu’il saura se montrer flexible sur la question du Dodécanèse (sous souveraineté italienne depuis 1915) et sur l’Épire du Nord (incorporée à l’Albanie en 1913).

Avant que ces questions ne soient résolues, les troupes italiennes débarquent au sud-ouest de l’Asie Mineure et se dirigent vers la région de Smyrne. Les Grecs, les Français et les Anglo-Saxons s’inquiètent et la décision est prise à la hâte de faire débarquer des troupes grecques à Smyrne. Le 15 mai 1919, les Grecs débarquent dans cette ville, appuyés par des navires de guerre alliés. Sitôt débarqués, ils se livrent à des atrocités sur les Turcs et en tuent ou en blessent trois cent cinquante, une violence spontanée, nullement planifiée. Les coupables sont durement punis tandis que le haut-commissaire grec à Smyrne (de 1919 à 1922), Aristide Stergiadis (Αριστείδης Στεργιάδης), un homme austère et discipliné s’efforce de traiter Grecs et Turcs sur un pied d’égalité. Mais il est trop tard et le cycle de la vengeance s’enclenchera atrocement, comme nous allons le voir en fin d’article, un cycle qui évoque les massacres de Chios (en 1822), si connus par une peinture d’Eugène Delacroix, massacres qu’avaient précédé ceux de Tripolizza (en 1821), capitale ottomane du Péloponnèse, massacres bien moins connus. Ces violences perpétrées à Smyrne activent le nationalisme dirigé par Mustafa Kemal, le futur Atatürk, qui ne reconnaît par l’autorité du gouvernement turc d’Istanbul.

Août 1920, traité de Sèvres. La question la plus importante pour les Grecs est la suivante : la Grèce administrera la province de Smyrne pour une durée de cinq ans à l’issue de laquelle cette province pourra être annexée à la Grèce à la demande du parlement de ladite province, un parlement à organiser de toutes pièces, une demande suivie d’un plébiscite placé sous l’égide de la Société des Nations. Venizélos est confiant : la majorité requise pourra être assurée par l’immigration des Grecs venus des autres régions d’Asie Mineure et par un taux de natalité plus élevé chez les Grecs de ces régions que chez les Turcs. Venizélos et ses partisans jubilent mais le traité de Sèvres ne sera pas ratifié par les Turcs ; et la Grande Catastrophe est proche. Deux mois après la signature de ce traité, le roi Alexandre Ier meurt, empoisonné par la morsure d’un singe domestique, une mort qui réactive la question constitutionnelle et fait des élections de novembre 1920 un champ de bataille entre Venizélos, Constantin Ier (le père du défunt Alexandre Ier) et leurs partisans respectifs. Ces élections voient la défaite de Venizélos, soit 246 sièges pour Constantin Ier sur un total de 370 sièges. Ces résultats rendent compte de la lassitude du peuple grec, presque toujours sur le pied de guerre depuis huit années. Par ailleurs, de nombreux Grecs reprochent aux alliés de Venizélos, soit les Britanniques et les Français, leur immixtion dans les affaires intérieures de la Grèce. Ils reprochent également à ses partisans leur attitude vindicative et leurs agissements arbitraires au cours de la deuxième partie de son mandat (1917-1920).

 

Guerre gréco-turque (1919-1922)

 

Au cours de la campagne électorale, les royalistes, partisans comme nous l’avons vu d’une « small but horourable Greece », dénoncent la prolongation de la guerre ; mais une fois les élections gagnées ils appuient la poursuite de la campagne en Asie Mineure. Britanniques, Français et Italiens sont mécontents du retour du roi mais un plébiscite (probablement truqué) le réclame massivement : 999 960 pour / 10 383 contre. Des changements sont effectués au sein du commandement grec en Asie Mineure ; ils obéissent essentiellement à des manœuvres politiques et n’améliorent en rien les capacités de l’armée. L’Italie et la France profitent de la restauration de la monarchie pour traiter avec Mustafa Kemal et se désengager en Asie Mineure. En avril 1921, les Alliés se déclarent neutres alors que ni les Français ni les Italiens n’hésitent à vendre des armes aux nationalistes turcs. Bien que le Premier ministre britannique David Lloyd George soit philhellène, les Grecs se retrouvent isolés, incapables d’obtenir des fournitures et de s’assurer des prêts.

Une vaste offensive grecque est lancée en mars 1921 et se porte jusqu’à la rivière Sakarya, non loin d’Ankara. Les voies d’approvisionnement de l’armée grecque s’étirent dangereusement. La situation politique et militaire des Grecs se détériore rapidement. En mars 1922, ils acceptent une proposition britannique, un compromis : ils retirent leurs forces tandis que les Grecs d’Asie Mineure sont placés sous la protection de la Société des Nations. Mais les Turcs refusent cette demi-mesure ; ils ont compris que la situation a franchement tourné à leur avantage. Le 26 août 1922, Mustafa Kemal lance une vaste offensive. Le front cède et les armées grecques sont en déroute. C’est la course vers la côte et les points d’embarquement. Smyrne est évacuée le 8 septembre. Trente mille Grecs et Arméniens y sont massacrés. Un grand incendie s’en suit. Il épargne les quartiers turcs et juifs.

Olivier Ypsilantis

2 thoughts on “La construction d’un pays, la Grèce (1831-1922) – 3/3”

  1. Cher Olivier
    A propos d’ottomanisation, certains dirigeants sionistes avaient cru pouvoir composer avec les Jeunes Turcs, en “s’ottomanisant” et en allant étudier le droit à Istanbul… Je parle de Ben Gourion et de Ben Zvi.
    De son côté, bien plus lucide, Jabotinsky avait compris très tôt que le futur Etat juif naîtrait sur les ruines de l’Empire ottoman, et c’est ce qui l’a amené à prôner une alliance avec l’Angleterre, dès 1914, à une époque où cela était très mal vu (à cause des rapports entre l’Angleterre et la Russie des pogroms).
    Le reste est connu..
    Amitiés

    1. Cher Pierre,
      Depuis que j’ai découvert « Jabo » (en partie grâce à toi et ta traduction) et en dehors de toute appréciation idéologique, je le juge comme le plus lucide des sionistes, le plus pragmatique aussi, je le juge bien sûr dans l’état de mes connaissances, limitées donc.

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