POURQUOI LES NÉGOCIATIONS SONT VOUÉES A L'ECHEC

POURQUOI LES NÉGOCIATIONS SONT VOUÉES A L'ECHEC

Messagepar Nina » Avril 22nd, 2014, 7:16 am

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J'ai trouvé ce texte particulièrement bien articulé autour de la problématique des négociations toujours en cours...quoique...

Les jeux des Palestiniens y sont très bien exposés. Je vous en conseille la lecture très vivement. Tout y est : jeux et enjeux.
(Sources : http://therese-zrihen-dvir.over-blog.com/

Neuf mois se sont presque écoulés depuis que les négociations entre les Israéliens et les Palestiniens ont été renouvelées. Et puisque leur contenu reste confidentiel, il est difficile d'évaluer si un réel «progrès» n’ait jamais été réalisé. En Israël, la droite politique étaye que l'Autorité palestinienne est la cause de l'échec des négociations, tandis que la gauche politique insiste à les poursuivre estimant qu'il est essentiel de parvenir à un accord, tout en blâmant de l’échec des négociations, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, les colonies et les annonces de construction.



Pour ceux qui croient que le but du processus de paix est en fait, un mécanisme opérant pour la «paix» entre deux « nations », il est particulièrement difficile de comprendre comment la gauche politique, après vingt ans de négociations, de nombreuses concessions israéliennes sans aucune concession palestinienne et une incitation continue contre Israël parrainée par l’Autorité Palestinienne, une délégitimation d'Israël dans tous les forums internationaux, des attaques terroristes et le rejet d'Israël, puisse encore et toujours penser qu'il y a une chance de parvenir à la paix. La réponse est apparemment plus simple et nécessite un réajustement des expectations du processus de paix et de la nature des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens.



La gauche israélienne qui traque le processus de paix avec tant de zèle ne cherche pas à parvenir à la paix à travers les négociations. Le processus de paix est un véhicule qui lui permet d'atteindre quelque chose d’autre. Elle croit à l’existence d’un problème démographique palestinien (« la bombe ») et qu'Israël doit à tout prix se débarrasser de ce problème. Cette assertion est fortement contestée, et, même si elle est avérée fausse, la Gauche prétendra qu'elle refuse de se prononcer sur une grande population palestinienne. C'est légitime, mais cela aide à obtenir une meilleure perspective de la raison qui pousse la Gauche à poursuivre des négociations à tout prix. Ce qui se passe au cours des négociations n'a pas d'importance car le besoin de la gauche israélienne se limite à ce que les Palestiniens acceptent un Etat et pour cela, il faut activer le processus de paix, peu importe le coût.

Un des résultats lamentables de ce scénario, est que cela n'a vraiment pas d'importance que l'incitation palestinienne se perpétue contre les Israéliens, puisque l'objectif du processus de paix n'est pas la paix. La gauche sait que l’incitation se maintiendra avant et après la signature d'un accord. La terreur aussi. L'objectif de la gauche est de créer un Etat pour les Palestiniens qui s’occupera de la population palestinienne (et d’un éventail d'autres problèmes) libérant les Israéliens de toute responsabilité. Elle va, bien sûr, exiger que les Palestiniens fassent une déclaration quelconque que le conflit est terminé, mais la chose la plus importante demeure que les Palestiniens acceptent finalement d’avoir leur état. Et puisque c'est l’attitude, tous les faits empiriques qui montrent qu'il n'y a vraiment pas de partenaire de paix ne pèsent pas lourd, parce que la paix n'est pas l’objectif. La preuve en est que beaucoup de gauchistes ne se soucient pas si Mahmoud Abbas reconnaît Israël comme un Etat juif. S’il est essentiel de mettre fin au conflit pourquoi la gauche n’exige-t-elle pas cette reconnaissance, et si ce n’est pas le cas, pourquoi Abbas ne peut-il pas délivrer cette phrase ?



En outre, pour la Gauche les «colons» sont également l’ennemi n ° 1 puisque leur idéologie empêche la gauche à parvenir à un accord de paix et bien sûr. Ils mettent en danger la majorité juive de l'État. Il y a aussi d'autres raisons pour lesquelles les partis de gauche veulent renoncer à la Judée et la Samarie (Cisjordanie), mais c'est là un autre débat.(* NDLR) Les Palestiniens sont bien conscients de cette situation, conscients que lorsque il s'agit de la Gauche israélienne, ils peuvent continuer à traire la vache car le lait ne s'arrête jamais - la gauche fera toujours plus de concessions. La tendance pour atteindre un accord est inexistante, puisque la gauche ne renoncera jamais à cet objectif.



Cela nous mène au deuxième point. Tzipi Livni, qui est une personne réelle - mais qui pourrait également être le nom d'un homme politique de Gauche en charge des négociations - estime que les négociations se font en paliers. Il y a beaucoup de questions à couvrir avec les Palestiniens : les frontières, les réfugiés, Jérusalem, l’eau, les accords commerciaux, et plus encore. Au cours des débats, plusieurs questions sont soulevées, certaines pourraient bien être « résolues», d'autres jouissent de quelques progrès et quelques unes restent en litige. Par conséquent, elle estime qu'il y a eu des progrès dans les négociations. Prenons un exemple théorique : Livni a accepté les frontières de 1967, les échanges de terrains pour les colonies et la question de Jérusalem est sur ​​le point d’être résolue, sauf pour le contrôle de certains quartiers et du Mont du Temple. De son point de vue, des progrès ont été réalisés et il est juste de s'asseoir autour de la table de négociation, de se creuser la tête pendant quelques jours ou quelques semaines jusqu'à ce que les problèmes soient résolus.

Toutefois, pour les négociateurs palestiniens, c'est un autre match de football. Ils jouent sur un terrain de jeu complètement différent et donc ils leurrent la gauche israélienne en lui faisant croire qu'un accord de paix est imminent et que c'est à cause de Netanyahu ou d’un autre politicien d'extrême droite israélienne que tout se fige.

Les Palestiniens considèrent les négociations différemment et jouent sur des préceptes divergents. La règle du jeu est que le seul accord qui peut être signé est celui qui permet aux Palestiniens de poursuivre leur lutte contre Israël - comme les accords d'Oslo - où les Palestiniens ne font pas de concessions et continuent leur terrorisme contre Israël, ce qui rend nul essentiellement ce contrat et le vide de tout son contenu. L'autre type d'accord qui peut être signé est celui où le côté israélien a fait tant de concessions que la mise en œuvre de l'accord entraînera la société israélienne à s'effriter intérieurement.

Ces deux types d'accords seront difficiles à atteindre pour les Palestiniens. Alors, que font les Palestiniens pour garder leurs homologues israéliens rationnels autour de la table de négociations ?

Les Palestiniens savent-ils que toutes les « Tzipi Livnis» du monde entier ont des lignes rouges ?

La stratégie est la suivante : les Palestiniens considèrent les négociations comme un jeu à somme nulle. Jusqu'à ce que tout soit convenu, rien n'est convenu.

Par exemple : le problème des frontières est mis sur la table. Les Palestiniens prétendent accepter comme convenu, les frontières de 67 avec des échanges de territoires. Les Israéliens sont impatients, mais les Palestiniens sont conscients que dans d’autres zones de négociations, ils feront une demande déraisonnable qui entraînera la chute des négociations. Une fois les négociations figées, les parties vont ressasser pendant quelques semaines pour essayer de résoudre le problème. Entre temps, les Palestiniens savent que même s'il y a un progrès sur le problème de l’eau par exemple, ils ont déjà préparé une autre question où ils feront une demande déraisonnable - comme par exemple exiger que les Israéliens leur construisent un port maritime près de Hadera afin qu'ils puissent exporter facilement leurs produits agricoles du Nord et du centre de la Cisjordanie (ils n'ont pas encore fait cette demande publique, mais c'est un exemple). Complètement ridicule - mais ils le feront.

Au cas où le problème de l'eau dérape vraiment, les Palestiniens déclareront alors « si vous n'êtes pas disposés à faire des compromis sur la question de l'eau, nous vous demandons de nous donner le contrôle entier sur le Mont du Temple ». Ainsi, les Palestiniens rouvrent un sujet que les Israéliens croyaient avoir résolu, alors que cela faisait partie de la stratégie palestinienne tout au long du procédé. Nous pouvons appeler cette tactique « accepter, refuser, demander, accepter etc. » - c'est le cycle interminable de négociations préféré des Palestiniens, car il leur permet de récolter plus de concessions, comme ils l'ont fait durant les 20 dernières années, sans rien donner en retour. La gauche israélienne peut tolérer ce processus, car elle croit vraiment qu’elle réalise des progrès et est donc prête à continuer de hanter la table de négociations. Néanmoins, elle ne parvient pas à comprendre que c'est le grand jeu des Palestiniens et ils y excellent.

Nous avons noirci beaucoup de papier sur les dangers d'un Etat palestinien et le préjudice que cela causerait à Israël, mais inutile de s’inquiéter. Quand on entend dire que les parties impliquées avancent doucement vers un accord, il faut sourire, car rien ne peut arriver - pas sous la garde d'Abou Mazen en tous les cas.



*NDLR : cet "autre débat" concernant la gauche israélienne et qui n'est pas évoqué dans cette analyse est d'ordre idéologique. Il s'agit pour ces israéliens de recevoir l'adoubement des autres nations. Israel doit rester au-dessus de tout soupçon de néo-colonialisme. Dans leurs têtes d'abrutis, ils ont intégré une notion pourtant fallacieuse du "Socialisme mondial" qui fait de l'état juif un état colonial parce qu'il aura gagné des guerres et qu'il aura osé surtout reprendre ce qui lui appartient de droit. Si l'ONU présente un défaut majeur qui sapera les fondements même de sa création en acceptant que 57 pays musulmans enrayent la machine de facto contre un seul état juif sans compter les "amis des pays producteurs de pétrole", alors nous ne pouvons considérer juste et équilibré "le machin" comme le désignait De Gaule.

L'idéologie marxiste qui a prévalu dès le début du sionisme a sapé les véritables enjeux sur la création d'un état juif sur sa terre ancestrale. L'actuelle gauche israélienne continue de se battre contre les Jabotinskistes. Elle veut se parer de toutes les vertus égalitaires quand la survie de l'état est encore fragilisée. Son aveuglement tout au long du premier demi-siècle où elle fut aux commandes a façonné des boulevards aux arabes qu'ils se réclament palestiniens ou autres.

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Re: POURQUOI LES NÉGOCIATIONS SONT VOUÉES A L'ECHEC

Messagepar Christiane » Avril 23rd, 2014, 8:53 am

Effectivement Nina cet article est très intéressant. Il aide à comprendre cette gauche israélienne qui apparaît, vu le contexte du pays, encore plus déjantée que nos gauches des pays occidentaux.
Christiane
 
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