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Entrevue avec son Excellence, Monsieur Alón Bar, ambassadeur d’Israël en Espagne.

 

Le dimanche 14 octobre 2012, la Comunidad Cristiana Integral (CCI) de Madrid a célébré sa journée annuelle de soutien à Israël avec plus de trois cents participants. De gauche à droite : Gil Gidrón, Pastor Enrique Pavón, Monsieur l’ambassadeur Alón Bar, Madame la ministre du Culte Emma Castro Urdaneta. Au premier plan, accroupis : Dani Kaplan et divers membres de la congrégation. 
 

 

Je propose la traduction d’une entrevue publiée dans le quotidien ‟El Mundo” du lundi 26 novembre 2012 (page 24), une entrevue conduite par Esther Esteban, sous le titre : ‟Israel quiere contribuir a acortar el tiempo de crisis que afecta a España”, soit ‟Israël veut contribuer à écourter la crise qui affecte l’Espagne.”


Esther Esteban. La trêve conclue entre Israël et le Hamas sera-t-elle de longue durée ou non ?

Alón Bar. Nous devons avoir bon espoir car nombre de personnes très importantes ont rendu possible cette trêve, de Barack Obama à Mohamed Morsi le président égyptien, etc. Israël et le Hamas ont intérêt à la maintenir. Il me semble néanmoins que c’est une trêve fragile car nous ne savons pas si le Hamas contrôle les autres organisations terroristes de la région. Je suis optimisme mais… prudence.


Nous en restons donc à la déclaration de Benyamin Netanyahu : une main tendue  mais l’épée de David dans l’autre… 

Ce que nous recherchons, c’est une trêve qui mette fin aux tirs de missiles et aux attentats terroristes contre Israël menés depuis la frange de Gaza. Le Hamas qui contrôle à présent cette zone s’en tient à une stratégie et à une idéologie qui prônent la lutte armée, les attentats terroristes et l’élimination d’Israël bien qu’il n’y ait plus la moindre présence israélienne à Gaza depuis sept ans. Parvenir à une trêve durable dans de telles conditions me paraît impossible.


C’est un cercle vicieux. Ce confit aura-t-il une fin ? 

Nous sommes dans une situation de déséquilibre. D’un côté, nous avons un pays qui veut vivre en paix avec ses voisins ; de l’autre, nous avons une organisation terroriste dont le but est de tuer des Israéliens et d’en finir avec Israël. Le Hamas s’en tient à ces objectifs, tant dans le Sinaï que dans les tunnels de la frange de Gaza qui alimentent l’organisation en armement. Aussi longtemps que dureront ces tirs (cette année, huit cents projectiles ont visé les civils israéliens), il me semble qu’il sera très difficile pour Israël de renoncer à son droit et à son obligation de défendre ses citoyens.


Est-il vrai que le Hamas utilise des femmes et des enfants comme boucliers humains ? 

Absolument. Et tous les journalistes présents dans la zone pourront le constater. Les officiers du Hamas disposent d’un réseau de tunnels où ils se cachent, mais les dépôts d’armes, les aires de lancement de missiles et nombre de leurs maisons sont implantés au milieu des zones habitées, à côté d’écoles et d’hôpitaux, ce qui signifie bien qu’ils utilisent leurs femmes et leurs enfants pour se protéger. Israël fait tout ce qu’il peut pour ne pas frapper ceux qui ne sont pas directement impliqués, tandis que le Hamas s’efforce d’augmenter le nombre des victimes tant du côté israélien que du côté palestinien.


Comment réagissez-vous lorsque que vous entendez que la réponse d’Israël est disproportionnée, cruelle et face à une population palestinienne sans défense ?  

Quand une organisation terroriste tire contre la population civile huit cents missiles en un an, et plus de mille cinq cents depuis la dernière escalade, que faut-il faire ? J’invite chaque lecteur à se poser la question, quelle serait pour lui une réaction proportionnée s’il vivait dans une ville continuellement attaquée ? Peut-on logiquement s’attendre à une réaction proportionnée quand une organisation terroriste attaque un État ?


L’Espagne a été victime du terrorisme durant des années. Et, pourtant, le pays éprouve de la sympathie pour la cause palestinienne. Qu’en pensez-vous ? 

Je croyais qu’un pays qui avait tant souffert du terrorisme aurait été plus compréhensif quant à la nécessité d’employer tous les moyens pour y mettre fin. Ceci dit, j’assiste aujourd’hui à de nombreuses manifestations de soutien à Israël dans la société espagnole, davantage que dans le passé ; il serait donc faux de dire que cette société est inconditionnellement pro-palestinienne.


Mais enfin, vous ne percevez aucun signe d’antisémitisme dans notre pays ?

En tant qu’ambassadeur d’Israël en Espagne, je n’ai jamais expérimenté l’antisémitisme. Et si tel était le cas, en tant qu’ambassadeur, je n’aurais pas à en faire part. Ce sont les Juifs qui vivent en Espagne et les Espagnols qui peuvent en parler.


Que pensez-vous de la décision du Gouvernement espagnol de concéder la nationalité espagnole à tous les Séfarades descendants des Juifs expulsée en 1492 ?

Par cette mesure, l’Espagne s’efforce de solder ses comptes avec son passé, de reconsidérer une page noire de son histoire ; mais de toute évidence, ceci aura un effet plutôt moral que pratique.


Vous autres Israélien, êtes-vous confiants dans l’avenir économique de l’Espagne ? 

Il me semble qu’en Israël, nous avons davantage confiance en l’avenir économique de l’Espagne que la plupart des Espagnols. A partir des points forts du pays (éducation, recherche, infrastructures, industrie), Israël voudrait contribuer à écourter cette crise et permettre à l’économie espagnole de prospérer.


L’Espagne va-t-elle bien participer à la construction du train à haute vitesse en Israël ?

Oui. Dans les années qui viennent, nous avons prévu une enveloppe de vingt mille millions d’euros pour développer les infrastructures en Israël, une opportunité pour les entreprises espagnoles de ce secteur, des entreprises très avancées et expérimentées. Mais ce n’est pas tout. Israël est une référence mondiale dans le secteur des technologies de pointe que nous soutenons en amplifiant notre partenariat avec les entreprises espagnoles.


Est-il plus facile de s’entendre avec un Gouvernement qui ne promeut pas l’Alliance des Civilisations (Alianza de Civilizaciones) (1), avec un président qui ne porte pas le foulard palestinien, ou jugez-vous que ce ne sont que des détails ?

Personnellement, j’apprécie cette idée d’une Alliance des Civilisations, parce que le dialogue, la paix et la bonne entente font partie de nos objectifs. Nous avons de très bonnes relations avec l’actuel Gouvernement espagnol ; nous les avions aussi avec le précédent Gouvernement. De fait, le président Rajoy s’est entretenu à deux reprises avec le président Netanyahu au cours de ces dix derniers jours.


Le président Obama a également apporté son soutien à Israël en déclarant qu’un pays ne pouvait tolérer des tirs de missiles sur ses citoyens. 

Nous sommes très reconnaissants au président Obama pour ses paroles de soutien mais il n’a pas été le seul : tous les ministres des Affaires étrangères d’Europe ont condamné les lancements de missiles sur Israël depuis Gaza et ont manifesté leur appui à Israël qui a toute légitimité pour se défendre, ce qui contraste avec les déclarations de certains leaders de notre région qui, à force de ne pas condamner ce qui se passe, renforcent des groupes tels que le Hamas qui pensent pouvoir nous attaquer en toute impunité puisque, quoi qu’ils fassent, ils recevront cet appui inconditionnel.

 

 

En complément à cette traduction, un article de Shmuel Trigano :

http://danilette.over-blog.com/article-cette-mise-en-scene-des-evenements-est-extremement-grave-pour-la-securite-des-juifs-fran-ais-shmuel-112822859.html

Et une entrevue mise en ligne le 21 mai 2012 par Asociación Galega de Amizade con Israel (durée 59mn) :

http://vimeo.com/50392991

 

___________________

(1) A ce sujet, voir l’article que j’ai consacré à ce machin sous le titre : ‟L’Alliance des Civilisations, un énorme gaspillage”, publié le 12 octobre 2011 :

http://zakhor-online.com/?p=2182

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