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Vers un « Printemps iranien » ? Lettre à Misha Uzan.


En lien l’article de Misha Uzan, « Islamisme : le défi sémantique », auquel s’adresse le présent article :

http://mishauzan.over-blog.com/

 

En ce début d’année 2012, je me permets de faire brièvement le point sur ledit « Printemps arabe » que j’observe depuis le début avec incrédulité voire dédain. On m’en excusera. Je n’ai pas l’habitude de prendre la pose (émue) dans l’espoir d’émouvoir mon entourage, de faire comme si ou de chercher à plaire au plus grand nombre. Je redoute plus que tout la démagogie : elle est le vecteur des pires malheurs — et l’expression          « Printemps arabe » entre dans son catalogue, jusqu’à preuve du contraire…

 

Je suis porté à croire que le « Printemps » (si « Printemps » il doit y avoir dans le monde musulman) viendra de l’Iran ou ne viendra pas, qu’il viendra de la chute de ce régime de chancres, d’une opposition dont nous distinguons mal les contours, d’une opposition complexe et divisée.

 

Mais pourquoi l’Iran ? Parce que l’Iranien est supérieur à l’Arabe. Et je ne suis pas raciste, calmez-vous braves gens. Je ne patauge pas dans les gènes et la crâniologie style Mein Führer. Alors pourquoi une telle déclaration ? Il y a la part romantique, une part que nourrissent les origines grecques. L’Iranien ! Je me repasse l’union de l’élite macédonienne et de l’élite iranienne voulue par Alexandre le Grand, au point de mécontenter ses propres officiers. Romantisme encore : l’ennemi vaincu et respecté. Alexandre le Grand rend les honneurs à son ennemi Darius III et promet de le venger de ses assassins. Loin de renier la part romantique, je me l’approprie non sans fierté. Mais il y a plus.

 

Je juge donc l’Iranien supérieur à l’Arabe, supérieur parce qu’héritier d’un immense passé pré-islamique. Je l’ai souvent dit et je le redis. L’Iran est le berceau de nombreuses religions qui par des voies diverses ont nourri d’autres religions à des degrés divers — d’autres religions, soit d’autres civilisations. L’Iranien est par son substrat plus ample que l’Arabe, plus ample et plus surprenant. L’Arabe est plus routinier, moins accoutumé à certaines subtilités.

 

Une amie dont le jugement m’importe grandement sourit gentiment lorsque la fièvre iranienne me prend, lorsque j’en viens à évoquer l’immense substrat pré-islamique. Elle me signale gentiment, mais fermement, qu’une génération a grandi sous le régime des mollahs, qu’elle est donc islamisée jusqu’au trognon et qu’en conséquence… Comment lui donner tort ? Le régime issu de l’ayatollah Khomeini s’est incrusté d’une manière particulièrement vicieuse dans la société iranienne, notamment lors de la très longue guerre Iran-Irak (septembre 1980 – août 1988). Il constitue à présent un cancer aux métastases si nombreuses que l’on ne peut être que découragé. Pourtant… Une voix me souffle que c’est de l’Iran que devrait venir le « Printemps musulman », le vrai printemps, si « Printemps » il y avait. J’ose penser que l’opposition  iranienne est plus pensante, riche d’un substrat qui la nourrit, sans qu’elle en ait toujours clairement conscience.

 

L’année 2012 verra-t-elle une guerre contre l’Iran, guerre qui pourrait engager le feu nucléaire tactique. Que va-t-il advenir ? Comment briser les reins puis écraser la tête du régime des mollahs sans s’aliéner le peuple iranien, très nationaliste ? Cette guerre qui pourrait retarder le programme nucléaire de ce régime de chancres n’aurait-elle pas aussi et d’abord pour effet de souder le peuple autour de ce régime honni ?

 

Mon espoir d’une coopération entre un régime post-mollah et l’Occident (et j’inclus en priorité Israël dans cette dénomination un peu vague) tient aussi à mon sentiment que les éructations du régime de Téhéran au sujet d’Israël et des Juifs ne sont pas révélatrices du peuple iranien. Je ne suis pas naïf ; je sais que la propagande n’est pas sans effets et qu’elle est volontiers dévastatrice ; mais j’ai le sentiment que l’antisémitisme-antisionisme qui permet aux Arabes de s’alléger de leur médiocrité (qu’ils attribuent au Juif et à Israël, au Grand Manitou et aux Sages de Sion) ne pénètre pas si profondément la mentalité iranienne. Je ne fais que livrer des impressions qui paraîtront quelque peu exaltées aux géo-politiciens et aux journalistes patentés. Je n’en fais pas moins ce rêve d’un Iran post-mollahs engagé dans une féconde coopération avec l’Occident et plus particulièrement avec Israël. Ce rêve désigne un espace qui n’est pas situé hors de ce monde. Je sais par ailleurs qu’Israël saura prendre la décision qui s’impose, qu’impose sa survie. J’ai toujours affirmé ma confiance en ce pays et quel que soit son gouvernement. Je la réaffirme en ce début d’année 2012, en ce début d’année 5772.

 

Dry Bones (Yaakov Kirschen) pour « The Jerusalem Post ».

 

Ci-joint, un lien vers un site qui invite à la réflexion, à la distanciation envers l’actualité tapageuse, le meilleur en langue française dans le genre :

http://www.iran-resist.org/

 

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