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Rêverie au sujet des origines – 1/2

 

Reçu ce matin le résultat des analyses DNA. Le Paternal Haplogroup (Y-DNA) me conduit vers l’Inde, avec ce code, R1a1a1 (M417) : “The Indian origin of paternal haplogroup R1a1 substantiates the autochthonous origin of Brahmins and the caste system”, brève présentation : “Many major rival models of the origin of the Hindu caste system co-exist despite extensive studies, each with associated genetic evidences. One of the major factors that has still kept the origin of the Indian caste system obscure is the unresolved question of the origin of Y-haplogroup R1a1, at times associated with a male-mediated major genetic influx from Central Asia or Eurasia, which has contributed to the higher castes in India. Y-haplogroup R1a1 has a widespread distribution and high frequency across Eurasia, Central Asia and the Indian subcontinent, with scanty reports of its ancestral (R, R1 and R1a) and derived lineages (R1a1a, R1a1b and R1a1c). To resolve these issues, we screened 621 Y-chromosomes (of Brahmins occupying the upper-most caste position and schedule castes/tribals occupying the lower-most positions) with 55 Y-chromosomal binary markers and seven Y-microsatellite markers and compiled an extensive dataset of 2809 Y-chromosomes (681 Brahmins, and 2128 tribals and schedule castes) for conclusions. A peculiar observation of the highest frequency (up to 72.22%) of Y-haplogroup R1a1 in Brahmins hinted at its presence as a founder lineage for this caste group. Further, observation of R1a1 in different tribal population groups, existence of Y-haplogroup R1a in ancestors and extended phylogenetic analyses of the pooled dataset of 530 Indians, 224 Pakistanis and 276 Central Asians and Eurasians bearing the R1a1 haplogroup supported the autochthonous origin of R1a1 lineage in India and a tribal link to Indian Brahmins. However, it is important to discover novel Y-chromosomal binary marker(s) for a higher resolution of R1a1 and confirm the present conclusions.”

Ci-joint un lien publié par Sefard.org, intitulé « Sépharades : d’où venons-nous ? » et signé Joseph D. Alhadeff. Il y est question de l’étude d’Oskar Wladyslaw de Lubicz Milosz, « Les origines ibériques du peuple juif » :

http://sefarad.org/sefarad/sefarad.php/id/81/

 

Oskar Wladyslaw de Lubicz Milosz (1877-1939)

 

Sans être un spécialiste de la question, je dois dire que j’ai lu « Les origines ibériques du peuple juif » et « Les origines de la nation lithuanienne » d’Oskar Wladyslaw de Lubicz Milosz avec plaisir car ces textes sont gorgés d’énergie et invitent à de puissantes rêveries, mais je ne leur accorde guère de crédit. Les Juifs seraient d’origine ibère ?! C’est une rêverie puissamment exprimée, rien de plus. Ce texte m’a remis en mémoire, et par des voies de traverse, une extraordinaire lecture, un petit livre intitulé « Paroles d’un voyant » (1834) d’Augustin Chaho, publié par Jean Curutchet / éditeur Harriet, Bayonne, 1989, un livre que j’ai lu, relu et annoté lorsque j’habitais à Biarritz. Je n’ai guère été étonné que Jean Curutchet l’insoumis ait publié ce petit livre, en guise peut-être de testament spirituel. J’ai failli rencontrer cet homme hors du commun, ma timidité m’a retenu. Aujourd’hui, avec Internet et cet article nécrologique, j’en sais plus sur lui et je me dis que j’aurais décidément aimé le rencontrer :

http://babelouedstory.com/thema_les/necrologie/18506/18506.htm

Suite à diverses recherches relatives aux Haplogroups et aux Clades, j’ai relu ce curieux texte, « Les origines de la nation lithuanienne », un texte mêlant diverses disciplines sur un mode inspiré et brillant mais dont la valeur scientifique est probablement faible. Cette lecture faite au cours de mes années d’adolescence m’avait fortement marqué par l’ampleur du sujet traité et l’élan général qui parcourait ce texte. « Les origines de la nation lithuanienne » figure dans le Tome IX des Œuvres Complètes (en treize volumes) d’Oskar Wladyslaw de Lubicz Milosz aux Éditions André Silvaire, un poète-éditeur dont la vie mériterait un livre. Oskar Wladislas de Lubicz Milosz est l’auteur d’un roman, « L’Amoureuse initiation », qui a le plus marqué mes années d’adolescent, avec « Le loup des steppes » (« Der Steppenwolf ») de Hermann Hesse, quelques nouvelles de Thomas Mann et « Le rivage des Syrtes » de Julien Gracq. Mais, une fois encore, je m’égare et j’en reviens à cet essai : « Les origines de la nation lithuanienne ».

 

Le Musée basque et de l’histoire de Bayonne, à Bayonne, devant l’Adour.

 

Je passe sur la question de la dolichocéphalie lithuanienne cernée par la brachycéphalie qui « s’étend sur un immense territoire depuis la Vistule jusqu’à l’Oural et au-delà ». Pour Oskar Wladislaw de Lubicz Milosz, l’Europe occidentale préceltique était habitée « par des tribus ibériques, depuis le littoral portugais jusqu’à la rive gauche du Rhône, ce fleuve marquant la limite entre la France ibérique et la France ligure ». Et, plus loin : « Cette vaste Ibérie du commencement de l’âge du cuivre embrassait la péninsule hispanique, la France jusqu’au Rhin, l’Irlande, le Sud-Ouest de l’Angleterre et le Nord de l’Écosse (…). Dans le Sud, l’Ibérie englobait l’Italie méridionale des Lapygiens et les îles italiennes. En débarquant en Espagne après un long séjour en Corse, Strabon s’aperçut que la langue qu’il avait apprise dans cette île n’était qu’un des innombrables dialectes ibériques de la Méditerranée et de l’Adriatique ». Après avoir posé que l’Empire ibère, « berceau de la plus vieille civilisation connue », s’étendait sur la majeure partie de l’Europe occidentale, Oskar Wladislaw de Lubicz Milosz fait allusion à l’un de ses écrits, non moins brillant mais dont la valeur scientifique m’échappe : « Les origines ibériques du peuple juif » (Revue des Vivants, décembre 1932, pp. 647-660), dans lequel il mentionne que cette race européenne occidentale était une race de navigateurs d’où « l’apparition simultanée, au quatrième millénaire, des civilisations égéenne, égyptienne et mésopotamienne, ainsi que la présence d’éléments accado-sumériens dans la région de l’Indus et jusqu’en Chine ». Après avoir déclaré que son étude sur les origines des Juifs était réservée aux seuls hébraïsants, il place quelques citations extraites de la Bible, énumère quelques vocables euskera archaïques parmi les centaines d’entre eux qui se retrouvent à peine modifiés dans les écrits sacrés des Hébreux, sans oublier une toponymie ibérique « et même du pays basque français » qui ont leurs homonymes dans la Bible. Le problème avec le Basque est qu’aucune langue n’a suscité autant d’interprétations quant à ses origines et ses parentés. Il suffit de fréquenter l’extraordinaire Musée basque et de l’histoire de Bayonne, à Bayonne, et de consulter les livres relatifs aux origines des Basques pour se voir entraîné dans un espace véritablement planétaire et précipité d’un lieu à un autre (des lieux souvent séparés par des milliers voire de dizaines de milliers de kilomètres) à la vitesse d’une fusée.

Avec son entrain habituel, Oskar Wladislaw de Lubicz Milosz conclut ainsi sa « démonstration » menée au pas de charge : « Analogies frappantes qui n’ont aucun rapport avec l’immigration en Hespérie d’une poignée de marchands phéniciens qui d’ailleurs, en y débarquant, ont dû manifester quelque surprise devant la consonance hébraïque ou plutôt pré-hébraïque de plusieurs centaines de localités ». L’auteur a une manière bien à lui de nous amener à ses vues. Il poursuit en se demandant si les navigateurs ibériques n’auraient pas mis le cap vers la Baltique, cette « Méditerranée du Nord », ce qui expliquerait la présence d’un petit peuple aux trais marqués en Lithuanie, ce coin d’Europe entouré de centaines de millions de Slavo-Mongols. Après avoir évoqué les questions physiques (avec notamment la fameuse opposition Dolichocéphales / Brachycéphales), il en vient à la tradition populaire, « incomparablement plus vivace que les caractères physiologiques et le langage lui-même », une affirmation quelque peu hasardeuse, me semble-t-il, notamment pour ce qui est du langage.

 

(à suivre)

Olivier Ypsilantis

 

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