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Des histoires dans l’Histoire – 1/2 

 

En header, Peter Yorck von Wartenburg (1904-1944), membre du Kreisauer Kreis et proche de Helmuth James von Moltke (1907-1945), Peter Yorck von Wartenburg devant l’ignoble Volksgerichtshof présidé par Roland Freisler. Dans la vidéo suivante, on apercevra la fine silhouette de cet aristocrate prussien et on entendra les hurlements de l’immonde, l’immonde qui sera écrasé par un bombardement américain alors qu’il présidait à Berlin le Volksgerichtshof  :

https://www.youtube.com/watch?v=x_bwucQ7l3g

 

 José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia (1903-1936)

 

Cette série pourrait faire l’objet d’un livre infini, avec des histoires dans l’Histoire. Mais où (se) termine l’histoire avec un petit h et où commence l’Histoire avec un grand H ? Ces histoires dans l’Histoire s’inscrivent dans des interrogations qui m’ont diversement sollicité.

La Résistance allemande au nazisme était au cœur du maelström et, de ce fait, elle m’interroge plus que toutes les autres Résistances. C’est aussi pourquoi des noms tels que Henning von Tresckow ou Rudolf-Christoph von Gersdorff se sont inscrits en moi pour ne plus me quitter, comme se sont inscrits en moi ces autres noms : Kreisauer Kreis et Die Weiße Rose. L’Histoire oublie trop souvent que des officiers allemands ont cherché à tuer Hitler avant l’attentat du 20 juillet 1944 de Claus von Stauffenberg. L’Histoire cherche à nous imposer cette croyance selon laquelle des officiers n’ont voulu éliminer Hitler que parce que la guerre était perdue pour l’Allemagne. C’est une injustice assez atroce. C’est oublier ce petit groupe de Justes, c’est oublier Henning von Treskow et son groupe, c’est oublier Rudolf-Christoph von Gersdorff, issu d’une des plus nobles familles d’Allemagne, et qui pensa se faire exploser pour en finir avec Hitler et un certain nombre des plus hauts dignitaires nazis. C’est oublier le Kreisauer Kreis présidé par Helmuth James von Molke et sa femme Freya, une petite société où se concentrait le meilleur de l’Allemagne. Et me vient ce passage de la Bible, l’intercession d’Abraham en faveur de Sodome (Genèse 18.16-33) « L’Éternel dit : ‟Je ne la détruirai pas à cause de ces dix justes”. L’Éternel s’en alla lorsqu’il eut fini de parler à Abraham, et Abraham retourna chez lui ».

 

 

Parmi les interrogations historiques qui tapent à ma porte, la complexité espagnole, une complexité qui s’est manifestée avec une ampleur et une acuité particulières au cours de la Guerre Civile de 1936-1936 et des années qui l’ont précédée. Cette complexité m’intéresse aussi au sein de la droite dans son ensemble et plus particulièrement au sein de La Falange dont les exactions ne peuvent être niées. Et pourtant, je ne puis repousser la haute figure de José Antonio Primo de Rivera, pas plus que celle de son père, Miguel Primo de Rivera. A ce propos, que personne n’oublie que José Antonio est entré en politique pour défendre la figure de son père, Miguel. Que personne n’oublie que José Antonio, peu avant son exécution dans la prison d’Alicante, en 1936, avait demandé, en fin d’une note en douze points rédigée dans sa cellule, que le gouvernement (de réconciliation à venir) soit constitué pour Instrucción Pública de José Ortega y Gasset, pour Obras Públicas d’Indalecio Prieto, pour Trabajo y Sanidad de Gregorio Marañón. Il faut savoir ce que représentent chacun de ces hommes pour situer la hauteur de vue de José Antonio Primo de Rivera. Pour le reste, que dire ? Des inquiétudes, de nombreuses inquiétudes, harassantes mais aussi, et surtout, nourrissantes. Des inquiétudes qui feront sourire, mais qu’importe ! Où trouver la Justice et la Vérité, tout au moins leurs fragments dispersés ? Ils ne sont pas là où les désignent la démagogie et le clientélisme, le politiquement correct appuyé par la force d’inertie des masses. C’est pourquoi j’interroge aussi cet homme fusillé à trente-trois ans, un homme qui imagina une Espagne plus juste, nourri par la pensée des meilleurs de son époque et de son pays, des libéraux, José Ortega y Gasset et Miguel de Unamuno, Ramiro de Maeztu et Gregorio Marañón, pour ne citer qu’eux.

 

Henning von Tresckow (1901-1944). Ci-joint, la liste des six attentats contre Hitler. Le quatrième, Henning von Tresckow ; le cinquième, Rudolf-Christoph von Gersdorff : 

http://www.history.com/news/history-lists/6-assassination-attempts-on-adolf-hitler

 

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Rosenstraße 2-4, Berlin, du 27 février au 6 mars 1943. Les Mischehen.

J’y pense, l’assassin de Trotsky, Ramón Mercader, alias Jacques Mornard, alias Franck Jackson, avec son piolet accroché à l’intérieur de son imperméable, ne se serait-il pas inspiré de Rodion Romanovitch Raskolnikov, « Rodia » pour les intimes, le personnage principal de « Crime et Châtiment » ?

Le ressentiment de Philippe Égalité, qui en vint à voter la mort du roi, son cousin, et qui fit dire à Louis XVI : « Qu’ai-je donc fait à mon cousin, qu’il me poursuive ainsi ? », ne tenait-il pas, en partie au moins, à l’affaire d’Ouessant ?

Ce nom traîne dans ma mémoire, suite à une lecture que je fis, enfant, du livre de Cornelius Ryan, « Le jour le plus long » (chez Robert Laffont, collection Ce jour-là !) : Werner Pluskat, cet officier allemand qui, dit-on, fut le premier à entrevoir dans ses jumelles l’armada alliée, devant les plages de Normandie, à l’aube du 6 juin 1944. Dans l’adaptation cinématographique sortie sur les écrans en 1962, le rôle de Werner Pluskat est tenu par Hans Christian Blech. Ci-joint, le vrai major Werner Pluskat, sur les lieux, vingt après les faits :

http://www.ina.fr/video/CAF93012581

Alfred Kubin tente de se suicider sur la tombe de sa mère ; et Constance Mayer se tranche la gorge avec le rasoir de Prud’hon.

 

Alfred Kubin (1877-1959)

 

« Jules et Jim », le film de François Truffaut, vous vous souvenez ? Vous vous souvenez de Jules, l’Autrichien, un rôle tenu par Oskar Werner. J’ai découvert il y a peu certains éléments biographiques relatifs à cet acteur, des histoires dans l’Histoire. Brièvement. Fervent pacifiste, il est contraint de porter l’uniforme de la Wehrmacht mais, compte-tenu  de ses multiples maladresses (ses talents d’acteur lui permettent d’exceller dans ce rôle et de tromper ses supérieurs), notamment dans le maniement des armes à feu, il est affecté à des corvées diverses, corvées de patates, de vaisselle, de latrines, etc. Il épouse secrètement une femme d’origine juive, Elizabeth Kallina, dont il aura une fille, Eleonore. En septembre 1944, alors que Vienne est bombardée et qu’il voit nombre de ses amis se faire tuer, il est déclaré shell shocked. Au bout de quelques semaines, on lui ordonne de rejoindre la réserve. En décembre, il s’enfuit avec sa femme et sa fille dans les bois où la famille s’installe dans une hutte. Alors que le secteur ne tarde pas à être pilonné par l’artillerie russe ; il pense au suicide et finit par rejoindre les lignes allemandes en voie d’effondrement, avec le risque d’être fusillé en tant que déserteur… Et pendant ce temps, que faisaient Jim (Henri Serre) et Catherine (Jeanne Moreau) ?

August Landmesser refuse de faire le salut nazi. Pourquoi ? :

http://all-that-is-interesting.com/august-landmesser

Ramiro Ledesma Ramos et Ramiro de Maeztu fusillés le 29 octobre 1936, à Aravaca, dans les environs de Madrid. 

Avraham Stern abattu par un policier britannique, dans une chambre qui allait être intégrée au Lehi Museum,  8 Stern St., Tel Aviv.

Mgr Gabriel Piguet et Marie-Angélique Murat, Justes parmi les Nations :

https://yadvashem-france.org/les-justes-parmi-les-nations/les-justes-de-france/dossier-6968/

Hannah Szenes parachutée au-dessus de la Yougoslavie, en mars 1944. Martine Gozlan, sa biographe, l’évoque dans la vidéo suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=aNnfU5e2_nM

 

 

Hannah Szenes (1921-1944) 

http://fanpix.famousfix.com/gallery/hannah-szenes/p25045416

 

Le pasteur Paul Schneider refuse de se découvrir devant l’étendard à croix gammée, en 1938, à l’occasion de l’anniversaire de Hitler.

Rudolf-Christoph von Gersdorff place deux mines magnétiques sous son manteau dans le but de commettre un attentat-suicide et d’en finir d’un coup avec Hitler et quelques dignitaires nazis qui l’accompagnent, parmi lesquels Hermann Göring et Heinrich Himmler. N’oubliez pas Rudolf-Christoph von Gersdorff ! Il se tient à côté de la lumineuse figure de Henning von Tresckow.

Nuit du 5 au 6 mai 1944, John Steele et Kenneth Russell, Rudolf May et Rudi Escher, et le clocher de l’église de Sainte-Mère-Église.

6 février 1934, le colonel de La Rocque refuse d’attaquer la Chambre des Députés. Ci-joint, un lien Akadem sur ce mouvement qui a fait bavarder et couler beaucoup d’encre, loin de la rigoureuse étude historique :

http://www.akadem.org/medias/documents/–liguedescroixdefeu_6.pdf

30 août 1918, Fanny Kaplan manque de peu Lénine.

20 juillet 1944, dans la Lagerbaracke du « Wolfsschanze », le colonel Heinz Brandt déplace la serviette contenant la bombe installée par Claus von Stauffenberg contre un pied de la lourde table de la salle de conférence. Ainsi aura-t-il contribué à sauver sans le savoir la vie de Hitler.

 

Claus Philipp Maria Schenk Graf von Stauffenberg (1907-1944)

 

Le 6 juin 1944, alors que les forces alliées débarquent en Normandie, Erwin Rommel, commandant du groupe d’armées B, se rend en Allemagne, à Herlingen, fêter le cinquantième anniversaire de sa femme, Lucie. Il lui offre une paire de chaussures sur mesure faites à Paris.

13 mars 1943, Hitler effectue sa dernière visite à Smolensk. Alors qu’il monte dans l’avion qui doit le reconduire à Rastenburg, Henning von Tresckow et son officier d’ordonnance, Fabian von Schlabrendorff, remettent au colonel Heinz Brandt qui accompagne le Führer un paquet censé contenir des bouteilles de cognac. Mais le colis contient des explosifs. Ils n’exploseront pas, probablement à cause du froid.

Reinhard Heydrich obsédé par de possibles origines juives. Sa grand-mère paternelle (Ernestine Heydrich, née Lindner) s’était remariée (après le décès de son premier mari, Reinhold Heydrich) avec un serrurier du nom de Gustav Süss, un non-Juif ; mais le patronyme Süss étant aussi porté par des Juifs… On se souvient de « Jud Süß » de Veit Harlan. Il lui fallait sans cesse dissiper la rumeur (y compris au sein de l’appareil nazi), une rumeur avec laquelle savaient jouer ses rivaux que son ambition inquiétait…

Klara, la mère d’Adolf Hitler, meurt d’un cancer du sein à l’âge de quarante-sept ans, en décembre 1907. Témoignage du médecin traitant de la famille, à Linz, un Juif, le Dr. Eduard Bloch, un Edeljude selon le mot d’Adolf Hitler : « Outwardly, his love for his mother was his most striking feature. While he was not a mother’s boy in the usual sense, I have never witnessed a closer attachment. »

 

 Dr. Eduard Bloch (1872-1945)

 

La Unidad Ezquerra, sous les ordres de Miguel Ezquerra Sánchez, dans les ruines de Berlin.

Le 14 juillet 1944, à la prison de la Santé…

L’arrestation du général Charles Delestraint, alias « Vidal », commandant en chef de l’Armée secrète (AS), devant la station de métro La Muette, à Paris, le 9 juin 1943 au matin. Déporté le 10 mars 1944, sous le statut « Nacht und Nebel » au camp du Struthof, puis, en raison de l’avance des forces alliées, évacué le 1er septembre 1944 vers le camp de Dachau. Sur ordre exprès de Berlin, il y est exécuté le 19 avril 1945, dix jours avant la libération du camp par l’armée américaine. Son corps est aussitôt incinéré avec ses affaires personnelles et ses papiers afin de faire disparaître toute trace de son passage dans le camp.

Nuit du 31 décembre 1961 au 1er janvier 1962, coup de force contre la caserne du Regimento de Infantaria N° 3 de Beja, Portugal. Une préfiguration du 25 avril 1974, la Revolução dos Cravos ?

Vaugelas… On pense au célèbre grammairien (1585-1650). Mais il y eut un autre Vaugelas, Jean de Vaugelas (1913-1957), un monarchiste fourvoyé, un responsable de la Milice française qui participa notamment à l’attaque contre le maquis sur le plateau des Glières et qui fut chargé du maintien de l’ordre dans la région de Limoges.

Federico Manuel Hedilla Larrey, figure essentielle des dissensions au sein de la Falange, représentant de la doctrine nationale-syndicaliste de José Antonio Primo de Rivera et résolument réfractaire au décret d’unification du 19 avril 1937.

Pilar Primo de Rivera y Sáenz de Heredia et la Sección femenina (SF).

L’histoire d’Orna Porat (Irene Klein).

Monseigneur Louis de Courrèges d’Ustou, Justes parmi les Nations. Non seulement il sauva nombre d’enfants juifs mais il donna des ordres pour qu’ils ne subissent aucune pression prosélyte :

https://yadvashem-france.org/les-justes-parmi-les-nations/les-justes-de-france/dossier-1807c/

 

Monseigneur Louis de Courrèges d’Ustou (1894-1979)

 

Solomon Perel cache sa véritable identité alors qu’il est capturé par une unité de la Wehrmacht. Il se déclare Volksdeutsche et devient interprète au sein de l’unité qui l’apprécie et qu’il apprécie. Mais lisez ce qui suit. La photographie montre Leni Latsch, la jeune fille qu’il aime, une « Aryenne », membre du Bund Deutscher Mädels (BDM) :

http://digitalassets.ushmm.org/photoarchives/detail.aspx?id=1066341

28 mai 1871, les fusillés au cimetière du Père Lachaise, devant ce qui allait devenir le mur des Fédérés et un lieu de commémoration. Et puisque nous sommes dans un cimetière, restons-y. Le souvenir d’un tableau me revient tandis que j’écris ces lignes, celui de Saint-Privat, le 18 août 1870, un tableau d’Alphonse de Neuville qu’enfant j’ai souvent détaillé, l’original et de nombreuses reproductions.

Le général de l’Armée de l’Air Humberto Delgado, surnommé « o general sem medo », abattu par des agents de la P.I.D.E. (Polícia Internacional e de Defesa do Estado), le 13 février 1965. J’ai découvert l’existence de cet homme par une plaque apposée dans la belle gare bleue de Lisbonne, la Estacão de Santa Apolónia, une plaque inaugurée le 16 mai 2008. On peut y lire : No dia 16 de Maio de 1958, Humberto Delgado chegou do Porto a esta estação. Esperavam-no milhares de pessoas que foram vitimas da represão do regime salazarista. Cet homme qui avait soutenu très activement le régime de Salazar, et qui avait notamment dirigé la Legião Portuguesa, commença à prendre ses distances avec l’Estado Novo dans les années 1950, allant jusqu’à se présenter aux élections présidentielles de 1958 contre l’amiral Américo Tomás soutenu par Salazar. Le 15 mai 2016 (pour le cent dixième anniversaire de la naissance du « gerenal sen medo »), l’Aeroporto da Portela Lisboa est officiellement devenu l’Aeroporto Humberto Delgado. Ci-joint, un panorama biographique sur cet homme exceptionnel du Portugal du XXe siècle :

https://www.youtube.com/watch?v=U_FXprm6Qus

 

Général Humberto Delgado (1906-1965)

 (à suivre)

Olivier Ypsilantis

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